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Roses rouges de la Saint-Valentin, une production millimétrée

Dernière mise à jour : 28 janv.

Chaque année, c’est le même rituel. La Saint-Valentin est synonyme de déclarations d’amour, de petits gestes attentionnés et, bien souvent, de magnifiques bouquets de roses rouges. Mais derrière ce symbole romantique universel se cachent des réalités moins idylliques qui méritent une attention particulière. Le marché de la rose rouge, en pleine effervescence à cette période de l’année, présente des dangers environnementaux, éthiques et économiques qu’il est important de dénoncer pour encourager une consommation plus responsable.


Bouquet de roses rouges

Ce n’est plus un secret pour personne : l’industrie florale est extrêmement polluante. Pourtant, à l’approche du 14 février, la demande mondiale en roses rouges explose tous les ans ! Pour y répondre, une production et une logistique sont orchestrées avec une précision extrême afin de garantir leur approvisionnement, pile au bon moment. Une grande partie de ces fleurs est également produite dans des pays lointains, comme le Kenya, l’Éthiopie, l’Équateur ou encore la Colombie. Et comme toute production de masse, les conséquences pour l’environnement sont considérables.


  • Le dérèglement des cycles de production : quelles que soient les conditions climatiques locales, les rosiers sont soumis à des périodes de dormance artificielle ou sont stimulés grâce à des systèmes de contrôle de température, d’humidité et de lumière afin de retarder ou d’accélérer la floraison selon les besoins.

  • L’utilisation massive d’eau : dans des régions souvent confrontées à des pénuries, la culture intensive de roses réquisitionne des quantités importantes d’eau douce, parfois au détriment des populations locales.

  • Les pesticides et engrais chimiques : pour garantir des fleurs parfaites, les exploitations utilisent des produits chimiques en grande quantité, qui polluent les sols et les cours d’eau. Les normes en terme d’utilisation des produits phytosanitaires varient aussi en fonction des pays : des produits souvent interdits à l’usage en Europe sont utilisés sur d’autres continents. 

  • L’impact carbone : les roses sont souvent transportées par avion jusqu’à leur marché de consommation, contribuant significativement aux émissions de gaz à effet de serre. Elles doivent être acheminées rapidement, de manière réfrigérée, pour garantir un état parfait. 


Bien sûr, ces postulats peuvent être établis pour toutes les autres fleurs de manière générale. Et cela nécessite une réflexion profonde ! Ce qui (me) dérange ici, c’est la production de masse, la course à la rose rouge, la course à la perfection, sous prétexte que la rose rouge est LE symbole de l’amour.


Outre ces conséquences environnementales, - même si l’on peut se réjouir du fait que la rosiculture fait vivre deux millions de personnes au Kenya - la production de roses dans les pays exportateurs repose sur une main-d’œuvre souvent sous-payée, soumise à des conditions de travail très exigeantes et peu revendicatrice. Les ouvriers, majoritairement des femmes, sont exposés à des produits chimiques dangereux sans tous les équipements de protection adéquats. Lorsque l’on sait que les fleuristes sont exposés quotidiennement à plus d’une centaine de résidus de pesticides (cfr. thèse de doctorat de Madame Toumi à l'Université de Liège : "Exposition des travailleurs aux résidus de pesticides sur les fleurs coupées et sur les produits horticoles"), qu’en est-il de ces ouvriers ? 


Et qu’en est-il de notre portefeuille ? Comment se porte-t-il ? Car au final, c’est bien l’économie qui génère tout cela. Contrairement à certains marchés où les prix diminuent avec l'augmentation de l'offre, le marché des roses rouges connaît une hausse des prix à l'approche de la Saint-Valentin. Plusieurs facteurs sont à relever : 

  • Demande saisonnière élevée : l’offre en roses rouges augmente bien à la Saint-Valentin, mais la demande, elle, explose littéralement, engendrant une forte pression sur cette offre décuplée.

  • Capacité de production limitée : malgré les efforts pour augmenter la production, il existe tout de même une limite à la quantité de roses pouvant être cultivées et préparées à temps pour cette période spécifique.

  • Coûts logistiques accrus : le transport rapide et la conservation des roses impliquent des coûts supplémentaires, répercutés sur le prix final !


En temps normal, une rose rouge est vendue entre 3 et 4 euros. Lors de la Saint-Valentin, ces prix sont facilement doublés ! Un tarif qui parfois passe mal auprès des clients, qui se sentent dupés par leur fleuriste sous prétexte de raisons marketing. Quelle n’en est pas non plus leur déception lorsqu’ils  réalisent qu’avec un budget « normal », ils n’auront pas un énorme bouquet de roses rouges.


Mais que faire alors ?!

Si la rose rouge est indéniablement le symbole classique de l’amour, d’autres fleurs peuvent tout aussi bien transmettre des messages d’affection, de passion ou de tendresse. Chaque fleur porte une signification particulière, offrant une alternative originale et tout aussi romantique à la traditionnelle rose rouge. Un beau bouquet comportant des fleurs davantage de saison telles que l’anémone, la renoncule, la tulipe ou encore le narcisse, l’amaryllis ou le pavot fera tout autant plaisir ! Il aura même peut-être beaucoup plus de sens et de valeur pour la personne qui le recevra. Pourquoi pas même des fleurs séchées ?!?


À ‘la vrille est belle’, je m’engage à ne travailler qu’avec des végétaux européens et un maximum labellisés MPS et GlobalG.A.P. (cfr. explications sur les labels) en attendant la belle saison où les producteurs belges seront favorisés. Loin de l’envie d’être moralisateur, cet article de blog a simplement pour but de conscientiser. Il est toutefois important pour moi de travailler en harmonie avec mes valeurs, c’est pourquoi je fais le choix de ne pas vendre de roses rouges à la Saint-Valentin.  

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